Azimut est de retour pour un troisième tome toujours aussi intense et onirique. Le Royaume de Ponduche survivra-t’il au pacte maléfique passé par Manie Ganza dans la Banque du Temps.
Synopsis :
Dans l’épisode précédent, afin d’échapper au maléfice qui la faisait vieillir de manière accélérée, la sculpturale Manie Ganza a franchi les portes de la Banque du Temps où elle a échangé sa guérison et un surcroît d’immortalité contre le déclenchement de conflits meurtriers et de son cortège de victimes.
Quand reprend le récit, les différents royaumes – accomplissant la prémonition funeste – fourbissent leurs armes pour s’engager dans des guerres visant à assouvir leurs ambitions diverses. Tandis que l’état du PetitGhistan engage ses troupes contre l’ensemble de ses voisins pour assouvir ses désirs expansionnistes, la Reine Ether lance ses mercenaires sur la trace de sa fille Manie qui lui a fait l’affront de vouloir lui survivre. De son côté, le Bon Roi Irénée, affaiblit par la visite nocturne de l’Arracheur de Temps qui lui a dérobé trente années pendant son sommeil, déclare la guerre au roi Alceste sous prétexte de venger l’honneur du fenouil, emblème national.
Echappant de peu aux sbires de sa mère, Manie Ganza, accompagnée de ses fidèles Saugres se retrouve entrainée par des tapis volants vers le palais de Baba Musiir, le roi des brigands du désert.
Pendant ce temps, le professeur Aristide Breloquinte – toujours flanqué de son étrange double enfantin – poursuit à bord du Laps, son navire laboratoire, son périple sur le fleuve Nihil, le fabuleux fleuve mythique aux sources duquel serrait caché le secret du temps.
Le fabuleux voyage peut se poursuivre.
Avis :
Azimut est un régal.
Peuplée d’une multitude de créatures fantastiques, truffée de trouvailles scénaristiques autour du concept du Temps et doté d’un humour féroce, cette série recèle de tellement de créativité et de trouvailles visuelles que je ne peux que vous la conseiller.
L’année 2016 s’ouvre ainsi sur la parution du troisième tome d’Azimut, le conte fantastique scénarisé par Wilfrid Lupano et superbement illustré par Jean-Baptiste Andreae. Quel plaisir de retrouver le royaume de Ponduche pour replonger dans cette intrigue complexe mais fascinante.
Le rythme est toujours aussi soutenu et la colorisation réussie. Pas une seule double page sans qu’un nouveau décor, sans qu’une nouvelle invention technique ne nous soit offerte. C’est un feu d’artifice permanent.
Ce n’est pas moins de quatre récits que les auteurs nous proposent de suivre en parallèle : le voyage du Chevalier de la Pérue, les pérégrinations de Manie Ganza et de ses Saugres, le périple du Major Oreste et de son fidèle acolyte à poil ras, et enfin l’étrange Odyssée du Professeur Breloquinte sur la piste des Belles Lurettes. Ces personnages ne cessent de se croiser au gré de leurs aventures personnelles dans une chorégraphie subtilement maitrisée, les actes des uns influençant le destin des autres.
De nouveaux personnages apparaissent presque à chaque page. Ainsi dans ce nouvel opus, vous découvrirez des sages immortels, des hommes-cages portant un livre géant, des pirates du désert, des guerriers sauvages primitifs et des antropothames. En 48 pages.
Je faisais référence à l’univers de Loisel dans une chronique précédente à propos de cette série, mais les créations mécaniques et les cités flottants dans les nuages ne sont pas sans rappeler l’univers des dessins animés d’Hayao Miyazaki.
Après une année 2015 riche en publications (le tome 1 de Traquemage, le tome 3 des Vieux Fourneaux, Communardes !), Lupano fait une fois de plus la démonstration de son talent dans un registre fantastique. Côté illustration, ce nouvel opus me donne envie de découvrir les précédents albums de Jean-Baptiste Andreae, et notamment la série Mangecoeur.
N’hésitez pas à vous plonger dans cette excellente série. Bonne lecture.
Scénario : Wilfrid Lupano
Dessin : Jean-Baptiste Andreae
Année : 2016
Editeur : Vents d’Ouest
Chroniqueur : Arnaud
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