Dessin : Christophe Blain
Année : 2001
Editeur : Dargaud
Synopsis :
Paris, 18ème siècle. Isaac Sofer, jeune artiste peintre, vit d’amour et d’eau fraîche en attendant que son travail soit reconnu. Il partage la vie d ’Alice, jeune et belle érudite qui exerce divers petits travaux d’écriture et qui lui reproche son insouciance.
Sur un malentendu, Isaac est abordé par un gentilhomme de mer qui lui propose de se mettre temporairement au service d’un riche armateur souhaitant s’attacher les services d’un peintre de marine. Séduit par les arguments sonnants et trébuchants de l’homme et par la perspective d’être rapidement de retour auprès de sa douce, Isaac accepte la proposition et se retrouve dès le lendemain embarqué sur un navire dont il comprend un peu tard qu’il fait route vers les Amériques.
Pendant la traversée, le navire est arraisonné et Isaac découvre à cette occasion la véritable identité de son nouvel employeur : le capitaine Jean Mainbasse. Ce dernier est un pirate riche et célèbre qui souhaite désormais acquérir un semblant de respectabilité en donnant son nom à de nouvelles terres qu’il compte découvrir au-delà de la pointe sud du continent américain.
Isaac se retrouve ainsi entraîné bien malgré lui dans le sillage de cet ambitieux capitaine, au gré d’aventures où se mêlent rendez-vous galants, faux-semblants, violence et réflexions philosophiques.
Pendant ce temps, Alice qui n’est rapidement plus en mesure de payer son loyer fait la connaissance d’un jeune gentilhomme parisien nommé Philippe du Chemin Vert qui s’éprend d’elle et la prend à son service en tant que cuisinière.
Avis :
Isaac le Pirate s’inscrit dans la tradition des récits de piraterie en se démarquant par sa légèreté et son humour, le tout supporté par la touche de modernité propre au trait caractéristique de Christophe Blain.
C’est aussi un récit initiatique qui s’appuie sur la rencontre de deux personnages situés aux antipodes : le naïf Isaac, peintre au talent incertain (l’auteur prend bien soin de ne jamais nous montrer ses toiles) et l’ambitieux Jean Mainbasse au sens politique aiguisé, qui aspire à la renommée.
A l’image d’un Théodore Poussin ou du héros de La vengeance du Comte Skarbeck avec lequel il partage le métier de peintre, Isaac n’a pas choisi la piraterie, il va devoir la subir et composer avec son cortège de violence et de suspicion.
Etrangement, malgré des couleurs vives, des traits volontairement dépouillés et une intrigue peu complexe, l’alchimie fonctionne et on prend plaisir à mettre nos pas dans ceux d’Isaac.
Avant de se lancer dans la série Isaac le Pirate (5 tomes à ce jour) Christophe Blain avait déjà rencontré le succès grâce notamment à ses collaborations au dessin sur des scénarios de David B., Sfar et Trondheim (Donjon Potron-Minet). Mais c’est avec le premier tome d’Isaac qu’il va s’offrir à la fois la reconnaissance du public (meilleur album de l ’année 2001 selon les libraires Canal BD) et de la profession (Alph ’Art du meilleur album à Angoulême en 2002).
Depuis, C. Blain enchaîne les succès, notamment avec sa série Quai d’Orsay (2 tomes – [2010-2011] qui met en scène les aventures d’un conseiller du ministre des affaires étrangères français.
Bonne lecture.
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