Dessin : Juanjo Guarnido
Synopsis :
Etats-Unis – Années 50. Blacksad est engagé par Miss Grey, une institutrice dévouée, pour enquêter sur la disparition de l’une de ses petites élèves, prénommée Kyle, tandis que pour une raison inconnue la mère de l’enfant, la superbe Dinah, n’a pas porté plainte.
Blacksad se retrouve dès lors plongé au cœur d’un quartier sinistré, nommé « The Lines », théâtre de l’affrontement racial entre deux clans : d’un côté les « Claws » de couleur noire, de l’autre les « Artics », ultra conservateurs prônant ouvertement la suprématie des blancs, et agissant en toute impunité sous la protection du chef Karup, responsable de la police locale, à la solde du puissant Oldsmill, richissime notable dont le fils débile est soupçonné d’être lié à la disparition de l’enfant.
Secondé par une fouine à l’hygiène douteuse prénommé Weekly, Blacksad fait le tour des protagonistes pour tenter d’éclaircir cette affaire et de retrouver la petite fille tandis que les agressions raciales sauvages se multiplient en ville.
Convaincu que Dinah ne lui a pas révélé toute la vérité, Blacksad décide de lui rendre une nouvelle visite pour comprendre les liens qui semble l’unir à l’entourage du chef Karup, et notamment à sa femme, la mystérieuse Jezabel.
Malheureusement, Blacksad arrive trop tard, un assassin l’a précédé et s’est chargé de veiller à ce que la mère et l’enfant n’aient plus jamais l’occasion de s’étreindre.
Blacksad décide d’en faire une affaire personnelle et se lance à corps perdu dans l’enquête.
Avis :
Dans la continuité du premier opus de Blacksad, Quelque part entre les ombres (2000) qui avait rencontré un énorme succès dès sa sortie, Diaz Canales et Guarnido nous replongent avec délectation dans les Etats -Unis des années cinquante sur les traces du matou le plus sexy et le plus bagarreur de la planète BD.
Avec Artic Nation, les auteurs revisitent le thème de la ségrégation raciale qui fit rage dans les années cinquante. Transposant dans l’univers de leurs personnages à tête d’animaux les préjugés et leur cortège de violence propre à cet épisode de l’histoire contemporaine américaine, ils nous entraînent dans un polar tonique, crédible et superbement mis en image.
Elevé à l’école Disney, Guarnido restitue avec brio le mouvement et les expressions de ses personnages. Rapidement, on oublie qu’on regarde des animaux tant on est saisi par leur part d’humanité, dans ses qualités comme dans ses excès.
C’est toujours aussi beau et émouvant à la fois.
En l’espace d’une décennie et de seulement 4 albums [2000-2011], les auteurs ont créé un personnage mythique dont chaque album est édité, dès sa première édition à plus de 250 000 exemplaires, un statut réservé aux blockbusters. En 2011, l’avant dernier album, L’enfer, le silence avait même bénéficié pour sa sortie d’une couverture média sur les grands réseaux de radio. Il est vrai que le nouvel opus était attendu depuis 5 ans.
Artic Nation reste toutefois mon album préféré, probablement en raison de la noirceur de son propos, de la mise en page et de l’action contenue dans l’album.
Un must. Indispensable.
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