120, rue de la Gare

120 rue de la Gare_rosebul.frScénario : léo Mallet

Dessin : Jacques Tardi

Synopsis

1940, Nestor Burma, fondateur de l’agence de détectives Fiat Lux est prisonnier de guerre au stalag XB. En charge du recensement des nouveaux arrivants, Il fait la connaissance d’un amnésique surnommé « la Globule » qui, au moment de son arrestation, errait dénudé dans les bois, les pieds atrocement mutilés. Intrigué par son comportement et son passé trouble, Burma se met en quête d’en savoir davantage sur ce dernier.

Novembre 1941, peu de temps avant de bénéficier d’un rapatriement sanitaire, « la Globule » décède des suites d’une violente fièvre. Au moment de passer de vie à trépas, dans un ultime moment de lucidité, « la Globule » exhorte Burma à transmettre le message suivant « dites à Hélène, 120 rue de la Gare… » avant de rendre l’âme.

Libéré à son tour du Stalag XB, Nestor Burma est renvoyé en train en zone libre. A l ’occasion d’un arrêt en Gare de Lyon Perrache, Burma reconnaît son ancien collègue Robert Colomer sur le quai. Interpellé par Burma, ce dernier a juste le temps de lui crier de se rendre au « 120 rue de la Gare » avant de s’effondrer sur le quai, abattu de trois balles dans le dos.

Ayant tenté de descendre du train alors que celui-ci était déjà en marche, Burma se retrouve à l hôpital militaire de Lyon. Profitant des quelques moments de répit que lui offre cette mésaventure, Burma décide alors d’enquêter par respect pour son ancien subordonné.

Avis

120 rue de la gare_vignette_rosebul.frAprès Brouillard au pont de Tolbiac (1982), 120 rue de la Gare (1988) est le second roman de Léo Mallet à être adapté par Jacques Tardi. Suivront trois autres albums avant que la suite des aventures de Nestor Burma ne soit reprise par Emmanuel Moynot en 2005.

120 rue de la Gare est sans conteste le meilleur opus de la série. La qualité du scénario initial allié au talent de Tardi pour restituer cette atmosphère pesante, humide, entre chien et loup qui sied au déroulement de son intrigue, rendent cet album extrêmement crédible.

Comme à son habitude, Tardi reprend avec précision la topographie des lieux, s’applique sur les détails (voir notamment les affiches de propagande, les publicités murales ou la peinture de l’ambiance des bistrots lyonnais) mais surtout il excelle quand il s’agit de créer une ambiance de fin de journée pluvieuse. Cette alliance du réalisme et de l’épure, servie par un dessin en noir et blanc confère une ambiance incomparable.

Fort de 170 pages, cet album vous entraînera dans une intrigue policière complexe, où les chausses-trappes succèdent aux coups tordus, le tout servi à même le zinc par un Tardi au meilleur de sa forme. Vous ne lâcherez pas le morceau avant d’avoir compris ce que signifie le « 120 rue de la Gare ». Et là tout s’éclaire, Fiat Lux (CQFD).

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