Découvrez le tome 3 de Weird Science – paru en ce début d’année chez l’éditeur Akileos – qui contient les 28 dernières histoires du magazine éponyme, dont 6 d’après Bradbury, et qui présente dans un livret séparé en couleurs toutes les couvertures de la série.
Synopsis:
En 1947, au décès de son père, Bill Gaines reprend l’affaire éditoriale EC Comics et la transforme d’Educational Comics en Entertainment Comics. Avec l’aide majeure d’Al Feldstein, mais aussi d’Harvey Kurtzman pour les scénarii, il va alors créer une multitude de titres dont les plus connus en France sont Tales of the Crypt et bien sur Mad.
Il y en a pour tous les goûts : terreur avec Tales of the the Crypt ou Haunt of Fear, enquêtes avec Crime Suspens Stories, histoires de guerre(s) avec Frontline Combat ou d’aventures avec Two Fisted Tales, d’humour avec Mad, de science-fiction bien sûr avec Weird Science.
Tous ces titres (hors Mad), pour la plupart inédits en français, ainsi que d’autres, sont actuellement édités par Akiléos.
Avis: Le premier numéro (le 12 !) de Weird Science paraît en mai 1950. Le titre reprenait la numérotation d’une autre série sans lien véritable pour ne pas avoir à payer de nouvelles taxes postales.
Ce comics bimestriel, qui vivra 22 numéros, contient des nouvelles de SF qui seront illustrées par les grands noms des comics d’alors et d’EC comics particulièrement.
On peut y découvrir, le plus souvent sur des scénarii des deux complices Gaines et Feldstein, des histoires dessinées par Al Williamson, Franck Frazetta, Bill Elder, et surtout Wallace Wood qui excelle dans ce domaine.
Il est vrai que la série est un joyeux prétexte à réunir dans une même histoire ou dans un même dessin de jolies et pulpeuses héroïnes face à de baveux monstres, le plus souvent extraterrestres.
Et ces personnages féminins sont les sujets préférés de Wood, qui continuera longtemps à en faire vivre dans ses futures séries comme le personnage de Sally Forth.
Cela n’enlève rien à la qualité des récits qui alternent entre réflexion philosophique, regard sur les autres, problématiques de l’époque (souvent encore d’actualités).
Certaines histoires s’inspireront d’ailleurs délibérément de nouvelles de Ray Bradbury (auteur de Fahrenheit 451) qui donnera par la suite son accord jugeant la série très recommandable.
Mais après la publication du tristement célèbre ouvrage Seduction of the Innocent qui argue que certaines bandes dessinées, dont principalement celles de Gaines, sont à l’origine de la dégénérescence enfantine, la bienveillante morale américaine va accoucher à cette période-là, d’un Comics Code qui va jusqu’à interdire le mot Weird dans les titres des comics. Ce Code est sous contrôle d’une « Haute Autorité », celle-ci va en fait empêcher toute publication qui n’aurait pas son aval.
Alors que les ventes du titre n’atteignent pas le succès escompté, Bill Gaines fusionnera en 1954 Weird Science et Weird Fantasy (titre proche) en Incredible Science Fiction.
Mais l’affrontement avec la Comics Code Authority, qui continue de réglementer dans un esprit totalement conservateur l’univers des comics, va sonner le déclin de la collection.
Il ne restera plus aux lecteurs que le plaisir de lire et de relire les albums précédents pour apprécier ces aventures d’anticipation, pleines d’humour souvent bien noir.
De nombreux auteurs actuels, de cinéma, comme Sam Raimi ou l’écrivain Stephen King reconnaîtront l’influence de ces comics sur leur travail.
En 1985, une de ces histoires, « Made of the Future », traduite en « Produit du futur » dans le tome 1 d’Akiléos, sera adaptée au cinéma sous le titre français Une créature de rêve, puis en série TV sous le nom Coda Lisa.
Scénario : Divers
Dessin : Divers
Année : 2016
Editeur : Akileos
Chroniqueur : Brunault
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