Conte gothique et intimiste, ce récit est sans conteste l’une des très belles surprises de cette année 2017. Coup de projecteur sur L’enfant et le Maudit avant la sortie du tome 3 en octobre prochain.
Synopsis:
Une ravissante petite fille, tout de blanc vêtue, se réveille au milieu d’une clairière. Elle s’est assoupie sur une souche après avoir tressé un collier de fleurs. Tandis qu’elle s’étire, elle se souvient soudain qu’elle ne doit pas tarder à rentrer pour ne pas inquiéter le Professeur. Soudain, surgit derrière elle une intrigante créature, cornue, longiligne et élégante. Cette apparition parle la même langue que la petite fille, porte une tête de bouc dénuée de bouche et une longue queue fourchue dépasse de son long manteau noir.
C’est le Professeur, le protecteur de l’enfant. Il lui rappelle qu’elle ne doit pas s’éloigner sans l’avoir prévenu au préalable.
Devant l’insistance de l’enfant, la créature accepte de l’accompagner au village pour aller chercher de la nourriture. De village, il ne reste que le décor, les habitants ont disparu, probablement ont-ils quitté les lieux. Tandis que les deux comparses ont collecté quelques morceaux de pain, la petite fille aperçoit une silhouette au loin, par-delà la rivière. La créature rappelle à l’enfant qu’elle doit se méfier des êtres venus de l’extérieur. Il lui est interdit de les toucher car sinon, elle sera maudite.
Avis:
Conte gothique et intimiste, ce récit est sans conteste l’une des très belles surprises de ce début d’année. Avec deux tomes parus à ce jour (le troisième étant attendu pour le mois d’octobre 2017), L’enfant et le Maudit ressemble à un conte des frères Grimm.
Le récit débute sur un mystère : deux personnages, que tout éloigne, vivent en autarcie dans la forêt, s’appliquant à rester soigneusement éloignés du reste du monde. Un être à tête de diable, portant beau et semblant immortel, veille pour une raison obscure sur une petite fille d’apparence humaine. Pour quelle raison cet être se retrouve en charge de protéger cette enfant ? d’où vient-elle? L’auteur nous laisse dans l’ignorance, préférant dévoiler l’intrigue par petites touches.
Difficile de se référer à un schéma narratif qui nous soit familier. Certes, les différences physiques des personnages font songer au conte de La Belle et la Bête, cependant, la dimension sacrificielle n’est pas présente. Quand Belle a décidé de venir vivre aux côtés de la Bête, il s’agit de substituer à son père qui avait commis le méfait de voler une fleur dans le jardin de la Bête. Dans le cas présent, cette enfant n’a pas décidé de vivre aux côtés de cet être fantastique. Il l’a recueilli et il prend soin d’elle, veillant toutefois à ne pas la toucher afin de ne pas lui transmettre la malédiction.
Malgré toutes ces interrogations, le charme opère immédiatement : un univers étrange, une menace sourde – qui se matérialise par des soldats sans pitié et des ombres inquiétantes qui rodent dans la pénombre – et un esthétisme ciselé nous entraînent immédiatement dans cet univers onirique et oppressant.
Un vrai coup de cœur qui donne envie de découvrir la suite. Rendez-vous en octobre pour le troisième tome.
Dessin : Nagabe
Année : 2017
Editeur : Komikku
Chroniqueur : Arnaud
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