Récit d’une journée volée à la grisaille du mois de janvier à l’occasion d’une escapade à Angoulême pour la quarante-troisième édition du FIBD.
Chaque année, noël passe en janvier. Fin janvier plus précisément.
Mon festival commence invariablement sur le quai de la Gare Montparnasse. 6h41, le second départ de la journée. Les yeux encore froissés par une courte nuit, je prends place dans la rame qui me conduit vers la capitale française de la BD.
Le voyage est souvent l’occasion de premiers échanges avec d’autres passionnés. Ce sera de nouveau le cas cette fois-ci. On compare nos programmes respectifs (dédicaces pour moi, expositions pour mon compagnon de voyage). On parle BD, Hermann, Morris. On se souhaite une bonne journée et c’est partie pour le marathon.
Le marathon des dédicaces – étape 1 – les éditeurs traditionnels
N’étant pas parmi les premiers à faire le pied de grue devant le hall 1 du « Monde des Bulles » à l’ouverture de cette deuxième journée, j’opte pour Futuropolis plutôt que de tenter ma chance chez Dargaud pour Ralph Meyer (Undertaker).
Bien m’en prend, je suis deuxième dans la file pour ma première dédicace, ce qui me permet d’enchainer tout de suite quand le second auteur arrive. La journée commence ainsi par deux rencontres avec Florent Chavouet (L’île Louvres) et Manuele Fior (Variations d’Orsay). Deux jeunes auteurs pétris de talent, très disponibles et très compréhensifs devant mes questions incessantes (pourquoi tu choisis telle mise en page, pourquoi avoir choisi ce thème … rétrospectivement, j’ai l’impression d’avoir quatre ans et d’interroger un adulte sur le sens de l’univers).
Un détour par le stand Gallimard pour une dédicace de Clément Oubrerie (Les Royaumes du Nord pour ma fille, sa première dédicace à laquelle elle consacrera trente secondes, mais un vrai beau sourire de fierté) et me voilà rendu à faire la queue chez Dargaud pour rencontrer Alexandre Clerisse (L’Eté Diabolik).
Nouvelle expérience : je suis dans la file une demi-heure avant l’arrivée des auteurs. Les rangs grossissent et je découvre avec intérêt la dextérité avec laquelle une habituée dirige avec précision – et avec une redoutable efficacité – tout son petit monde pour éviter qu’une file concurrente ne se créé. Efficacité redoutable qui lui permet d’être la première quand l’auteur arrive. Personne n’a moufté. Je suis troisième, j’ai pris la bonne roue.
Chez le libraire Cosmopolite, je troque un public féminin pour des hipsters barbus afin d’ obtenir une dédicace de Singelin et Ducoudray pour le dernier tome de The Grocery chez Ankama. Les auteurs arrivent avec du retard, retenus par des interviews. J’ai une pensée pas uniquement amicale pour mes compères journalistes. Entre-temps, j’ai avalé un sandwich car je commençais à tourner de l’œil et je manquais de m’assoupir sur l’épaule virile de mon voisin de galère. Mauvais genre.
Toujours chez Cosmopolite, je profite d’une affluence moindre que dans les bulles pour faire la connaissance de Julien Monier qui signe Fatalitas chez Filidalo. Un premier album sur l’odyssée de trois pieds nickelés au sein des Bataillons d’Afrique. Une belle surprise. J’y reviendrai dans un prochain post.
Le marathon des dédicaces – étape 2 – les éditeurs alternatifs
Ma seconde étape de la journée m’entraine vers la Bulle « Le nouveau Monde » où se retrouvent traditionnellement les éditeurs alternatifs.
Chez Sarbacane, je rencontre Vincent Henry, scénariste d’Alexander Jacob qui me fait presque passer une audition pour me faire une dédicace parce que j’arrive en toute fin de séance. Coup de bol, l’auteur a exercé dans l’industrie aéronautique avant de monter sa maison d’édition et de passer au scénario pour un premier album. Visiblement, je passe le cut car non seulement je repars avec une dédicace mais je serai très bien accueilli par la suite sur le stand de la Boîte à Bulles.
Je poursuis mon périple chez Cà et Là, une de mes maisons d’éditions préférées où j’ai la chance de retrouver Derf Backderf qui me dédicace son Trashed. Cà et là qui fête ses dix ans d’existence et qui rentre d’Angoulême auréolé de deux récompenses (meilleur album polar pour Tungstène de Marcelo Quintalhina et prix pamplemousse pour Derf Backderf).
Enfin, je termine chez Rackham où un auteur espagnol spécialisé dans les histoires d’afficionados de tueurs en série me fait une joie dédicace avec des cœurs… au feutre rose. Inquiétant mais amusant.
Fin de parcours, je réussi à prendre une demi-heure avant la fermeture pour découvrir l’exposition consacrée à Katsuhiro Otomo. Un régal pour les yeux.
Fin du marathon, j’ai envie d’une bière et j’ai besoin de sucre.
Un salut amical aux chargés de communication des maisons d’édition Rackham, Sarbacane, Atrabille, Cambourakis, La Boîte à bulles, Cornelius, Cà et là et Six pied sous terre pour leur accueil sympathique lors de mon passage sur leur stand. Grâce à tous ces professionnels passionnés, je dispose des bons contacts pour glaner des images auprès de leurs maisons d’éditions respectives pour illustrer mes futures chroniques.
Fin de journée, fermeture des portes, je n’ai pas eu le temps de rejoindre mes petits camarades de PlaneteBD pour me glisser à leurs côtés et pour participer à leurs interviews mais merci une nouvelle fois pour cette délicate proposition. Promis, ce n’est que partie remise. Salutations à Benoît, Fred, Mickael et tous les autres et merci pour vos chroniques toujours pertinentes.
Epilogue
Chargé de BDs et de souvenirs, je rencontre deux grands fans de BD dans le train à l’occasion du voyage retour. Des amateurs très éclairés que nous appellerons Manara et Liberatore, en l’honneur de leurs amis auteurs. Discussion à bâtons rompus sur les romans graphiques (parfois chiants), les femmes pas vraiment habillées de Manara (pas chiant du tout), certaines de mes dédicaces (pas terribles), mon blog (pas mal) et Hermann (vraiment très bien). Merci pour ces échanges les gars et rendez-vous très prochainement.
PS : Message pour Bruno : mission réussie, j’ai glané huit dédicaces et j’ai fait des rencontres sympas. Content de savoir que les expositions étaient à la hauteur de tes attentes. Rendez-vous très prochainement sur Rosebul pour accueillir tes chroniques.
PSS : Message pour Manara et Liberatore : vous n’avez toujours pas liké Rosebul. Pas de Like, pas de chronique sur Bernard Prince. A vous de jouer.
Le récit de ta journée me fait regretter de ne pas être allé à Angouleme cette année …une motivation de plus pour ne pas rater la prochaine edition… Rendez vous en 2017! Jean-Xavier (ton voisin de train 2014…)
Merci Jean-Xavier,
Rendez-vous au prochain festival. Blois, Saint-Malo, les occasions ne manqueront pas. A très bientôt.