Dessin : Franck le Gall
Année : 1993
Synopsis :
Tandis qu’il vient d’être innocenté in-extremis par M. Novembre des accusations de meurtre et d’actes de piraterie dont il faisait l’objet, Théodore Poussin peut enfin quitter Macasar et appareiller, via Saigon, pour la métropole grâce au soutien de l’ambassade de France.
Ainsi, après un long périple en Asie du sud-est, ponctué d’aventures romanesques, Théodore est sur le point de rentrer en France pour revoir sa sœur et sa mère.
Cependant, à l’occasion d’une escale à Colombo, Théodore ne regagne pas le navire en fin de journée et tandis que ses amis et sa famille commencent à s’inquiéter, le jeune homme disparait pendant trois jours avant de réapparaître tout aussi mystérieusement.
Enfin, par une nuit neigeuse d’hiver 1931, Théodore est de retour à Dunkerque pour retrouver tout au bout du quai ces deux frêles silhouettes qui semblent ne pas avoir bougées depuis son départ.
Mais rapidement ses proches doivent se rendre à l’évidence : davantage que la mélancolie dont il semble frappé, c’est l’apparent halo de tristesse qu’il ressent qui préoccupe son entourage.
Théodore, quant à lui, sait maintenant que cette vérité qu’il a cherchée au bout du monde se trouvait là, cachée sous ses yeux, derrière les non-dits et les secrets de famille.
Une nouvelle fois, le révélateur s’appellera M. Novembre et c’est tout naturellement sur la plage de son enfance, que le dénouement va avoir lieu.
Avis :
Sixième opus de la série des aventures de Théodore Poussin, Un passager porté disparu marque la fin du premier cycle de ses aventures commencée en 1987 avec Capitaine Steene.
Quand le 2 janvier 1928, à l’aube, le jeune Théodore appareille sur le Cap Padaran, le jeune homme ignore qu’il se lance dans un voyage initiatique.
Créé en, 1987 par Franck Le Gall, Théodore Poussin est un jeune employé des Chargeurs Maritimes qui rêve secrètement d’aventures au longs cours. Le destin, en la personne de l’étrange M. Novembre va se charger de combler ses désirs au-delà de ses espérances et ce n’est que 3 ans, et 5 albums plus tard, que Théodore reposera le pied en France métropolitaine.
Entre temps le personnage a vécu de nombreuses aventures, il a croisé des personnages hors du commun et a échappé à de nombreux dangers. Chemin faisant, Théodore a laissé de côtés ses habits d’enfants pour devenir un homme. Le lecteur quant à lui l’a suivi dans cette lente maturation.
Or ce n’est pas le moindre des intérêts de cette série que de nous entrainer dans cette aventure humaine. Nous suivons au fil des albums, au fil des interrogations du héros, cette lente maturation qui l’amène à l’âge adulte. Cette évolution s’opère également dans le dessin. Tandis que c’est un Théodore aux traits hésitants qui embarque, c’est un personnage aux traits définitifs qui revient en France.
Ce sixième album marque la fin du premier cycle des aventures de notre héros et lève un voile sur l’histoire personnelle de Théodore.
Dans ce sixième volet, Théodore qui semblait subir les évènements davantage qu’il ne les maîtrisait, devient enfin acteur de sa propre histoire. La mue est terminée.
Théodore poussin est un cousin éloigné de Corto. Comme son auguste ainé maltais, il parcourt le monde chaotique et romanesque des années 30. Toutefois, quand Corto Maltese pose ses pas dans ceux de Rimbaud, c’est Baudelaire qui chemine aux côtés de Théodore.
Laissez-vous entraîner à votre tour par Franck Le Gall dans les pas de Théodore et vous saurez peut-être enfin, si comme le lui demande M. Novembre, il y a « une petite place dans (sa) vie pour (son) destin. »
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