Dessin : Edgar P. Jacobs
Année : 1956
Synopsis :
Londres. Depuis quelques semaines la capitale anglaise est confrontée à un habile malfaiteur qui nargue la police de sa Gracieuse Majesté en s’en prenant aux symboles de l’Angleterre victorienne. En outre, à chaque action le malfaiteur prend soin au préalable de prévenir la presse de l’imminence de ses méfaits, ridiculisant de fait Scotland Yard.
A la demande du Home Office, Blake et Mortimer entreprennent d’enquêter sur ces forfaits extraordinaires, tandis que le (ou les) individu(s) qui signe(nt) leurs méfaits d’une marque jaune commencent à kidnapper des sommités des mondes politiques et scientifiques.
Au fur et à mesure de leurs investigations, Blake et Mortimer découvrent qu’ils sont confrontés à un adversaire aussi redoutable qu’imprévisible. Doté d’une force prodigieuse, ce dernier semble insensible aux balles et parvient à générer une source d’énergie hors du commun.
Peu à peu l’enquête converge vers un groupe de membres du très prestigieux Centaure Club, le club de Blake et Mortimer.
Avis :
Troisième récit des aventures de Blake et Mortimer, La Marque Jaune fut publiée à partir de 1953, sous forme de feuilleton hebdomadaire, dans les pages du Journal de Tintin. Cette histoire a marqué toute une génération de lecteurs qui attendait avec impatience leur publication hebdomadaire favorite pour découvrir la suite de cette intrigue.
La dramaturgie du récit et le mystère entourant ce personnage masqué sautant de toits en toits en poussant des cris de dément a sans nuls doutes contribué grandement au succès de la série tout entière.
Venant après Le secret de l’Espadon et le Mystère de la grande pyramide, La Marque Jaune fut le premier récit de la série concentré sur 66 pages. En outre, La marque jaune concentre tous les ingrédients de l’univers Jacobsien : une intrigue complexe s’appuyant sur un socle scientifique, une dimension dramatique renforcée par l’antagonisme entre les principaux personnages (Blake et Mortimer versus Olrik) et le thème du savant fou cher à Jacobs à une époque où les progrès de la science inquiétaient et fascinaient tout à la fois les jeunes lecteurs.
Le tout est supporté par un souci obsessionnel du détail (Jacobs reproduit notamment de véritables couvertures de revues de l’époque pour crédibiliser son intrigue) qui contribua grandement au succès de la série.
On retrouve enfin les ressorts dramatiques de prédilection de Jacobs : les courses poursuite automobiles, les fuites dans les souterrains, le tout précédant l’affrontement final entre les héros.
S’inscrivant dans la droite lignée d’un Jules Verne (pour l’intrigue scientifique) ou d’un Alex Raymond (père de Flash Gordon), Jacobs est fasciné par les progrès scientifiques de son époque et par les potentielles dérives quant à leur utilisation pratique. Une large part de son œuvre est consacrée à ce thème.
L’album La Marque Jaune reste également célèbre pour sa couverture qui est entré au panthéon des couvertures de bandes dessinées. Maintes fois détournée, reprise ou réadaptée, cette couverture a contribué au succès de l’album.
Comme de nombreux lecteurs, j’ai été très tôt et très durablement marqué par Les albums de Blake et Mortimer. Aussi loin que je me souvienne, la couverture de La Marque jaune et du Secret de l’Espadon reste gravés dans ma mémoire comme ayant été mes premiers souvenirs marquants en termes de bandes dessinées.
J’étais fasciné par les intrigues et par la dimension visuelle de ces albums. Je suis convaincu que les aventures de Blake et Mortimer restent un formidable tremplin pour faire connaître aux jeunes lecteurs le plaisir de la BD.
Un album indispensable de votre bibliothèque.
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