Ne touchez à rien

Ne touchez à rien_rosebul.frScénario : Simsolo

Dessin : Bezian

Synopsis :

Bordeaux 1890, dans une rue paisible du quartier résidentiel, un hôtel particulier est en vente. Cette superbe et vaste demeure, qui semble défier le temps, présente deux particularités : outre la présence d’un superbe baobab qui trône dans le jardin, les anciens propriétaires ont exigés par testament d’être empaillés après leur mort et de demeurer assis dans la véranda pendant l’éternité. En acquérant cette demeure, tout nouveau propriétaire doit s’engager à ne rien toucher et à veiller à ce que les vêtements et les couverts des momies soient propres en permanence. Monsieur Chabert, un riche négociant en vin, célibataire et grand amateur de femmes, ne tarde pas à transgresser cette règle peu après son acquisition, reléguant les anciens propriétaires à la cave.

Dès la première nuit, Chabert a la désagréable surprise de trouver au petit matin les deux momies confortablement assises au pied de son lit. Mettant cette situation sur le compte d’une blague douteuse perpétrée par les jeunes prostituées qu’il a invitées la veille au soir, le négociant décide de verrouiller la cave. Cependant, dès le soir même, tandis qu’un violent orage tonne à l’extérieur, d’étranges rires commencent à résonner en pleine nuit dans la maison. Bientôt, l’homme doit se rendre à l’évidence, les momies sont de retour dans le jardin d’hiver de la véranda.

Avis :

Ne touchez à rien_rosebul.frConstruit comme une suite de nouvelles, cet album présente, sur une période d’un siècle, le destin d’une demeure peuplée de souvenirs et d’esprits. Au fur et à mesure que les propriétaires se succèdent, pareille à un organisme vivant, la maison produit son propre système d’autodéfense ou au contraire, se révèle particulièrement protectrice vis-a-vis de son occupant.

Ne touchez à rien correspond chronologiquement à la première collaboration entre Frédéric Bézian (dessin) et Noël Simsolo (scénario). Dix ans avant la publication du premier tome de Docteur Radar, les deux comparses signaient ainsi leur premier album en commun, créant un univers fantastique dans lequel ils paraissent particulièrement à l’aise. Le résultat m’a beaucoup plu car les auteurs parviennent à allier une intrigue surnaturelle doublée d’une idée de base (la présence rendue obligatoire de deux momies dans le salon) à un dessin extrêmement expressif et dynamique qui sied à l’ambiance. On navigue entre Belphégor et le Fantômas des romans feuilletons du début du siècle dernier.

J’ai découvert l’existence de cet album à l’occasion d’une exposition qui était dédiée au travail de Frédéric Bézian lors du dernier festival Quai des Bulles à Saint-Malo en 2014. Un vrai coup de cœur qui m’a incité à acquérir immédiatement cet album. Attention toutefois car les critiques parues à l’époque étaient très partagées, à vous de vous faire votre idée. Très bonne lecture.

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