L’appel – Sasmira

Sasmira - couverture - Rosebul.frScénario : Laurent Vicomte

Dessin : Laurent Vicomte

Année : 1997

Synopsis :

Paris, juin 1996 – A quelques jours du solstice d’été, tandis qu’il rentre à pieds chez lui, un jeune homme prénommé Stanislas est abordé par une très vieille femme qui lui remet une bague en lui chuchotant un poème avant de s’éteindre dans ses bras.

Bouleversé, Stanislas se met en quête de l’identité de cette femme qui semblait le connaître. Pour unique indice, il dispose d’une très ancienne photo datant du début du siècle dernier sur laquelle figure, parmi un groupe de personnage en tenue d’époque devant une belle demeure, une femme au regard attirant qui semble le fixer par-delà le temps.

Grâce à l’aide de la ravissante Bertille, le jeune home parvient à localiser un château en Auvergne et se rend sur place pour découvrir une demeure laissée à l’abandon. Avec Bertille, ils mettent à jour dans le jardin un étrange souterrain qui débouche sur un mausolée dans lequel ils trouvent refuge.

En pleine nuit, alors que Bertille est prise de malaise, Stanislas entreprend de remonter dans le château. C’est alors qu’il assiste à une scène étrange: une femme est conduite dans les sous-sols par des inconnus et est placée dans un sarcophage métallique appelé Orichalque. Poursuivant ses investigations, Stanislas se retrouve dans le grand salon du château dans lequel un grand bal est donné.

Au réveil les deux jeunes gens doivent se rendre à l’évidence : par un phénomène inexpliqué, ils ont traversé le temps et se retrouvent plongés au cœur de l’été 1909. Recueillis par Prudence, l’étrange maîtresse de maison qui semblent s’accommoder de cette situation, ils sont encouragés à garder le silence vis-à-vis des autres occupants le temps d’éclaircir ce mystère.

C’est alors que Stanislas découvre l’identité de la propriétaire de ce regard obsédant qui l’a conduit à entamer cette quête : la belle et mystérieuse Sasmira, l’inconnue de l’Orichalque.

Avis :

Sasmira - planche - Rosebul.frQuand il se lance dans Sasmira, Laurent Vicomte n’est plus un inconnu. Avec le premier cycle de sa série Ballade au bout du monde, il a déjà rencontré son public. Pourtant avec Sasmira, il va connaître un succès retentissant et créer une attente obsédante.

Qui est cette mystérieuse Sasmira qui dort dans un orichalque au fond d’un étrange mausolée ? Quel étrange lien unit Sasmira, Bertille et Stanislas ? Qui de Sasmira ou de Bertille est morte dans les bras de Stanislas en page 1. Tant de questions qui vont rester de longues années sans réponse.

Avec ce premier tome, l’auteur nous plonge dans une intrigue  autour du voyage dans le temps et sur les  conséquences de nos actes.

Joliment  rendue d’un point de vue graphique avec une attention particulière portée sur la mise en page, ce premier tome se laisse effeuiller avec plaisir.

En outre, Vicomte possède l’art de dessiner des personnages féminins de toute beauté  et avec la mystérieuse Sasmira, il créé un personnage marquant de la BD de la fin des années 90.

Un personnage qui va devenir un sujet de discussion récurrent dans les salons de BD tant le public va attendre la parution – maintes fois reportée – de la suite de cette histoire.

Finalement, il faudra attendre novembre 2011, soit 14 ans après la sortie du premier tome pour connaître la suite de cette aventure qui devrait comporter au total 4 albums.

Sasmira - dessin - rosebul.frLe personnage de Sasmira me fait songer à ce poème de Verlaine

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant,

D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,

Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même,

Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend ».

Sasmira incarne ce type de personnage féminin, un peu mystérieux, un peu évanescent, un personnage au regard obsédant, à la nuque magnifique – oui, j’ai une fascination pour les nuques joliment dessinée  – et dont on devine un destin sombre et fascinant.

 

Rétrospectivement, j’ai plaisir à penser qu’en 1997 – alors que je commence à m’intéresser  activement à la BD et que je vais bientôt définitivement tomber dans la marmite grâce à Loisel – tandis que je participe  bénévolement à un salon de BD à Perros-Guirec, à quelques encablures de là, dans une maison faisant face à la mer, Laurent Vicomte peaufine son premier tome de Sasmira.

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